Dans les problématiques types T.C.A, la question de la silhouette, de l’apparence physique et du corps est exacerbée. Pour l’une, le miroir est son pire ennemi car elle lui révèle un corps qu’elle haït d’autant plus qu’il s’amaigrit. Pour l’autre, le miroir est une épreuve de réalité insupportable qui lui reflète ses formes jugées disgracieuses.
Dans les Troubles des Conduites Alimentaires, le corps même joue une rôle central : le corps devient un objet, un objet qui accuses des pratiques alimentaires qui le malmènent. Finalement, nous pourrions dire que dans ce cas, l’âme serait séparée du corps en ce que l’esprit viendrait s’emparer et jouer de son propre corps-objet. Si l’obsession des patients souffrant de T.C.A est centrée sur le corps, c’est probablement par le sentiment de maîtrise qu’il inspire à son possesseur : « c’est mon corps, je le contrôle, j’en fais ce que j’en veux ».
Le corps, loin d’être un seul objet de contrôle, est aussi notre propre identité. Les T.C.A ne font pas souffrir uniquement le corps ; ils font souffrir ce qui en sont atteints et leur entourage. Le corps, c’est aussi une silhouette et, ce n’est sûrement pas un hasard si les T.C.A touchent davantage les femmes que les hommes. La silhouette d’une femme devient plus qu’un corps, il est aussi objet de plaisir, de désir et de maternité. Alors, nous comprendrons comment, à travers un « simple » déroutage alimentaire, l’identité, la féminité et la maternité même des femmes sont mises en jeu.
Vous pensez vous voir dans le miroir, vous pensez qu’il vous dit tout mais écoutez-le bien… il ne vous dit strictement rien. Laissez la parole aux autres.