Nombreuses sont les personnes qui réclament de l’aide parce que l’un ou l’une de leurs ami(e)s souffre d’un Trouble de la Conduite Alimentaire (T.C.A). L’entourage du sujet atteint d’anorexie ou de boulimie apparaît souvent démuni face à la souffrance et à la détresse de leur proche. Comment aider celui qui veut aider ?
Les personnes qui sont informées du trouble dont souffre leur proche sont des individus privilégiés. En effet, il n’est pas rare de constater que les sujets anorexiques et boulimiques ne se confient que très peu à leur entourage. En livrant leur lot de souffrance et en parlant de leur trouble à un tiers, ils l’investissent d’une confiance étroite. Cet individu de confiance désigné se sent dès lors responsable, ou du moins prisonnier, de l’enfer vécu par son proche. Ce don de culpabilité de la part du sujet en souffrance est communément accueilli en l’autre comme un appel à l’aide.
Dès lors que la personne souffrant d’un T.C.A révèle ses pulsions destructrices à un proche, ce dernier souhaite lui prodiguer son assistance. Il s’avère que, de prime abord, le maintien du lien avec le sujet qui souffre est une constante à préserver. La multiplication des échanges est source de guérison car la parole désaliénée du sujet en souffrance est signe d’une prise de conscience chez lui et d’une volonté de guérison. Rompre le dialogue avec lui est susceptible d’engendrer un repli sur lui-même et un isolement social aux conséquences délétères. En plus du dialogue, le rôle de l’entourage peut être d’inciter l’individu à léguer sa souffrance à un professionnel spécialisé dans les T.C.A, à savoir un psychothérapeute.
Voir l’un des siens souffrir est une souffrance pour soi-même. Aider le sujet anorexique ou boulimique coïncide avec une force de vivre dont il n’a pas encore conscience.