La boulimie se vit dans la solitude et la dépression
Dans la problématique des troubles des conduites alimentaires, le manque de l’autre, des siens, des proches, est souvent le moteur de la dynamique anorexique, boulimique ou encore hyperphagique. Partir loin des siens pour des raisons professionnelles, affectives ou personnelles conduit parfois la personne à des pratiques alimentaires pathologiques pour combler le manque de l’autre.
Il est commun d’entendre : « la nourriture sert à combler un manque ». Cet énoncé stéréotypé fait référence aux sous-bassement tacites des T.C.A. Il est vrai que la consommation addictive de nourriture est souvent perçue telle la solution privilégiée au vide de soi. La nourriture cache un mal plus profond que celui du manque. Dans le cadre des T.C.A., la nourriture n’est pas seulement ingurgitée pour pallier au manque diffus vécu par le sujet ; la nourriture est, de manière plus complexe, le symptôme ou la manifestation du traumatisme de la solitude. Autrement dit, la nourriture sert à combler un manque certes, mais elle est surtout le signal pathologique d’une personne en perdition.
Il s’avère important d’être vigilant aux prémisses des troubles des conduites alimentaires. On constate souvent que l’éloignement géographique du sujet génère l’apparition d’un T.C.A., majoritairement boulimique. La boulimie est là pour traduire le manque de ses proches et remplir l’espace intérieur vide laissé par eux au moment du départ. Le manque des autres peut engendrer des pratiques alimentaires pathologiques et révéler un besoin d’étayage jusqu’alors indétectable. Dès lors, il s’agit de travailler et d’analyser en psychothérapie les thèmes de solitude et de perte identitaire adjacents au manque de l’autre.
Quand les autres viennes à manquer, le sujet trouve refuge dans les câlins de la nourriture.