« Je veux m’en sortir », « je veux que cela disparaisse », « je veux arrêter d’être comme cela »… Autant de phrases qui témoignent de la souffrance des personnes avec T.C.A, mais aussi et surtout de leur dernière lueur de survie. Malgré le poids qu’elles supportent sur leurs épaules, elles entre-aperçoivent une issue salvatrice : l’éradication du trouble.
La santé mentale et la santé physique s’organisent à l’image des vases communiquant. Autrement dit, l’une est dépendante de l’autre, et l’autre de l’une ; santé physique et santé mentale règnent sur le corps dans une symbiose psychosomatique. La symbiose correspond à l’étroitesse du lien entre l’esprit et le corps ; le caractère psychosomatique recouvre la causalité directe psyché-corps. La pensée exerce un pouvoir réel sur le corps physique. D’où le principe de transposition : le mal psychologique déteint sur le corps en un mal physique. Dès lors, lorsque les T.C.A ne sont plus seulement une question de souffrance mais aussi de volonté, le rétablissement point.
On dit souvent de la volonté qu’elle initie une dynamique psychologique. Cette dernière génère de nouvelles espérances qui font croire au sujet une possibilité de rétablissement. Vouloir s’en sortir, c’est rendre le mal vivant à la conscience et, c’est faire entrer cette conscience dans le processus d’étouffement du trouble. La souffrance a l’inénarrable capacité de concevoir des mécanismes de défenses auto-immunes. Vécu de souffrance, espérances et auto-défenses forment le trio parfait et illustratif des troubles des conduites alimentaires. Et l’on constate que la volonté est la pierre angulaire de cette triangulation psychopathologique.
Le sujet qui veut s’en sortir prend conscience de sa souffrance en même temps qu’il amorce sa délivrance.